Suite à l'édition 2023 marquée par les célébrations du centenaire de la course mancelle, Škoda reviendra début juillet dans la Sarthe avec la Škoda Sport de 1950 et un stand rassemblant plusieurs icônes du constructeur tchèque au Mans Classic. Le constructeur célèbre ses 130 ans cette année et, après Rétromobile en février dernier, Škoda France a choisi de venir au deuxième grand rendez-vous populaire français des amateurs de véhicules anciens pour présenter plusieurs icônes des près de 125 ans d'histoire de Škoda Motorsport. Outre le retour de la Škoda Sport, une exposition réunissant des modèles des années 50 à 2025 sera présentée au public à proximité du Garden 24, du 3 au 6 juillet.
La participation de la Škoda Sport en 1950
Václav Bobek et Jaroslav Netušil se partageaient le volant de la Škoda. Leur véhicule de 600 kilogrammes à vide avait un empattement qui a été étendu à 2150 millimètres spécifiquement pour Le Mans, ce qui améliorait la stabilité, et des bouches d'aération en forme de faucille ont été installées à côté des phares principaux. Ils dirigeaient l'air pour refroidir les freins à tambour des roues avant. Deux phares supplémentaires permettaient d'améliorer la vision de nuit. Le reste de la technologie était largement basé sur la Tudor « standard », comme le système électrique 12 volts de PAL et les pneus à plis croisés du manufacturier Barum. Le moteur quatre cylindres refroidi à l'eau de 1 089 cm3 inchangé sous le capot bas avait, entre autres, un taux de compression légèrement plus élevé de 8,6: 1 et un carburateur Solex 40 UAIP. Cela lui a permis de délivrer 50ch (37 kW) à 5 200 tr/min, soit une augmentation de plus de 50% par rapport au moteur de production de 32ch. Avec le carburant de course habituel de l'époque - un mélange d'essence, d'éthanol et d'acétone - la Škoda Sport atteignait une vitesse de pointe de 140 km/h avec une consommation de seulement douze litres aux 100 kilomètres.
Jaroslav Netušil et Václav Bobek, tous deux débutants au Mans, ont tout donné. Avec une vitesse moyenne de 126 km/h, ils se sont rapidement frayé un chemin jusqu'à la deuxième place dans la catégorie « jusqu'à 1 100 cm3 » parmi les 11 concurrents. Au classement général, parmi les 60 prétendants à la victoire finale, ils se sont hissés jusqu'à la cinquième place. Après 13h de course, à l'aube, un maneton cassé a mis fin aux espoirs de l'équipage de la voiture numéro 44 après 115 tours.
Pour Škoda, il s'agit de la seule participation sur le circuit sarthois. Dans les années qui ont suivi, les modèles spéciaux de la marque n'ont plus pu participer à la course d'endurance française en raison d'une situation politique plus tendue à l'Est du rideau de Fer.
Michal Velebný, en chargé de l'atelier restauration de Škoda et petit-fils de Josef Velebný, qui était à l'époque Responsable du développement de la Škoda Sport, a entièrement reconstruit le véhicule avec l'aide d'un ami. Aujourd'hui, il revient à la tête de l'équipe en charge de la participation de Škoda au Mans Classic au volant de cette voiture mythique et la pilotera directement sur le tracé sarthois, avec plus de succès qu'en 2023 où une Lotus avait prématurément mis fin à l'expérience suite à un accrochage au virage Dunlop.
Plusieurs légendes de l'histoire de Škoda Motorsport exposées
Une des deux barquettes encore existantes de 1100 OHC (type 968), qui a fait ses premiers tours de roues en 1957 et était initialement destinée à des courses d'endurance telle que les 24h du Mans, sera présente en provenance directe de Mladá Boleslav. Elle a connu de nombreux succès en Europe Centrale et en Europe de l'Est mais n'a pas eu l'opportunité de démontrer ses capacités à l'Ouest.
La Škoda F3 de 1965 a couru jusqu'en 1970 aux mains de Vaclav Bobek. Il a fini deuxième à son volant lors du championnat de Tchécoslovaquie en 1968. Son moteur 4 cylindres de 1l développait 92 chevaux et elle se reconnaissait à ses suspensions intégrées au niveau du châssis qui lui offrait un design particulièrement fluide.
La Škoda 130 RS A5 est un prototype unique de 1978, il n'a couru que sur 2 courses avant de servir au développement de pièces pour Škoda Motorsport. C'est une évolution de la 130 RS surnommée la « Porsche de l'Est ». Celle-ci s'imposa, en rallyes puis sur circuits jusqu'au début des années 80. Le moteur 1,6l 16 soupapes développait 190 chevaux et permettait de flirter avec les 230km/h.
Propriété de Škoda France, un autre modèle unique, présenté au public du Paris Motor Show l'an passé, viendra compléter l'exposition Škoda. Il s'agit de la Projet X développée par la rédaction de M6 Turbo (représentée par Cyril Drevet et Etienne Bruet) avec la collaboration de W Autosport et du Strate College. Basée sur une Škoda Octavia des années 60 et alimentée par des batteries d'Enyaq, la Projet X a représentée plusieurs milliers d'heures de travail. Sa teinte vert Mamba caractéristique de la gamme actuelle RS de Škoda et son look pour le moins expressif sont en rapport avec sa fiche technique, près de 500 chevaux et plus de 1000 Nm de couple. Elle a remporté le retrofit challenge l'an passé aux côtés de la Voltavia développée par Automobile Propre.
Enfin, une Octavia RS Jaune Sprint et un Kodiaq RS Rouge Velvet seront exposés pour permettre au public de mesurer l'évolution de Škoda ces dernières années et l'actualité de la griffe RS.